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Enquête exclusive CCI France : ce que les Français pensent et attendent des entreprises en 2024

Enquête exclusive CCI France : ce que les Français pensent et attendent des entreprises en 2024

Quel regard les Français portent-ils sur les entreprises en ce début d’année olympique et dans un climat économique toujours tendu ?

C’est pour mieux connaître leur avis, leurs attentes mais aussi leurs espoirs que l’Institut de Sondage Opinionway a interrogé, pour le compte de CCI France, plus de 1 000 personnes début janvier. L’enquête « Les Français et les entreprises en 2024 » nous en dit plus sur l’état d’esprit de Français inquiets, réalistes mais aussi demandeurs de solutions.

La conjoncture économique inquiète les Français, les perspectives au niveau local rassurent davantage

Une majorité des Français aborde l’année qui s’ouvre avec un regard pessimiste sur l’économie. 57% déclarent d’ailleurs que la conjoncture en France a un impact négatif sur leur moral. Entre croissance atone et inflation toujours présente, seuls 19% ressentent au contraire un effet positif, 24% jugeant que cela n’a aucun impact. En termes de perspectives, près de trois quarts des Français se disent d’ailleurs inquiets non seulement pour l’économie française (72%), mais aussi pour l’économie européenne et mondiale (respectivement 69% et 72%). Dans ce tableau sombre, l’échelle locale inspire davantage d’optimisme, plus de la moitié des personnes interrogées affichant de la confiance pour les entreprises de leur territoire (54% contre 45% des répondants inquiets).

Infographie

Invités à citer leurs trois attentes les plus fortes envers les entreprises du pays, les Français placent sans surprise le pouvoir d’achat au sommet du classement : c’est la seule attente citée par une majorité (55% au total, 24% en premier). Les enjeux d’origine des produits complètent le podium, 41% des personnes interrogées évoquant la production locale et les circuits courts, et 39% le Made in France. Dans cette thématique, l’accélération de la réindustrialisation (25%) et la redynamisation des territoires apparaissent comme des perspectives en arrière-plan (21%). La transition écologique apparait aussi comme une aspiration secondaire (26%).

Malgré leurs attentes sur le pouvoir d’achat, une majorité des Français exprime du fatalisme quant à la capacité des entreprises à avoir un impact positif. 55% estiment ainsi qu’elles ne pourront rien y faire, mais 44% juge tout de même que les entreprises peuvent aider, et même 16% qu’elles réussiront à avoir un impact très positif. La confiance de la population est meilleure s’agissant des marges de manœuvre des entreprises en matière de production locale par les circuits courts et de Made in France (71% dans les deux cas).

Sur le thème de la redynamisation des tissus économiques locaux, une majorité des Français déclare être prête à participer personnellement. Deux tiers pourrait investir dans une entreprise locale ou française en l’échange d’un avantage fiscal (65%), et même 71% en l’échange de conditions d’achat préférentielles.

Les Français sont exigeants concernant l’engagement des entreprises sur les enjeux de Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE)

En matière d’enjeux RSE, les personnes interrogées ont une perception mitigée de l’engagement des entreprises. Sur chacun des domaines testés (inclusion, durabilité, relocation), la part des Français estimant que les entreprises en font suffisamment ne dépasse jamais 21% (en l’occurrence pour l’inclusion de tous les publics parmi leurs salariés). Symétriquement, la part de ceux qui considèrent que les entreprises ne prennent pas du tout en compte ces enjeux ne dépasse jamais 23% (en l’occurrence dans le domaine des mobilités douces pour les salariés). Finalement, environ deux tiers des Français jugent que sur chacun des sujets, les actions des entreprises sont réelles mais insuffisantes.

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Les Français expliquent bien l’intérêt qu’ont les entreprises à agir et afficher leur action sur les enjeux de RSE. Trois quarts des personnes interrogées déclarent qu’elles auraient envie de recommander à leur entourage une entreprise active en la matière (74%), et deux tiers qu’elles auraient envie de consommer davantage de ses produits ou services (68%).

Même sur le domaine si sensible du prix des produits et services, un tiers des Français serait prêt à payer plus cher pour acheter à une entreprise active sur les sujets de RSE (37%). Un Français sur deux préfèrerait également voir en 2024 des entreprises qui augmentent leurs prix pour financer davantage d’actions en faveur de l’environnement, de la RSE ou du Made une France (49%), plutôt que des entreprises qui baissent leurs prix mais qui mettraient ces enjeux en sourdine (46%).

Le monde de l’entreprise est reconnu pour son investissement dans l’orientation professionnelle des jeunes

Alors que l’accent mis sur la construction d’un projet professionnel s’est renforcé dans la scolarité, les Français sont divisés sur les ressources données à la jeunesse en la matière. 50% des personnes interrogées estiment que les jeunes ont les moyens de faire les bons choix d’orientation professionnelle, contre 49% qui expriment l’opinion inverse. La plupart des interviewés gardent toutefois une certaine réserve, se contentant d’estimer que les jeunes ont plutôt les moyens (44%) ou qu’ils ne les ont plutôt pas (36%).

Le monde du travail est aussi présent dans le classement, le plus fortement à travers les branches professionnelles (55%), mais aussi à travers les entreprises (39%). Les établissements de l’enseignement supérieur sont les acteurs identifiés comme ceux qui fournissent aux jeunes le plus d’aide pour leur orientation professionnelle (69%), juste devant le cercle familial ou les proches plus généralement (63%).

Plus généralement, s’investir davantage dans la formation des jeunes est une attente forte des Français à l’égard des entreprises. 87% l’expriment, 59% jugeant même que cela est indispensable.

L’organisation des Jeux Olympiques constituera un temps fort de l’année 2024 non seulement à Paris mais aussi dans les 14 départements qui accueilleront des épreuves, répartis eux-mêmes dans 8 régions du territoire. A cette heure, 46% des Français estiment que les entreprises des secteurs concernés sont prêtes pour accueillir l’évènement convenablement. Une majorité des Français considèrent que les entreprises seront prêtes au moment de l’ouverture des Jeux dans six mois (54%).

En conclusion, pour les Français et pour 2024, les trois priorités d’action des entreprises devraient être de s’investir plus dans la formation des jeunes (87%), d’assurer la parité femmes/hommes (83%), et, enfin, de trouver des solutions à l’emploi des seniors (77%).